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Manifeste 2016 : Sérénité

Il faut bien que je m'avoue une chose: je n'ai plus le besoin de créer, ni de chercher, ni de comprendre. Certes, je suis toujours créatif, pleins d'idées me viennent en tête à chaque instant, toujours curieux et heureux de comprendre comment le monde et moi même fonctionne. Mais je n'en ai plus aucun besoin car mes plaies sont aujourd'hui guéries.

En effet je me suis aperçu que mes grands traits de personnalités prenaient racine dans mes traumas de jeunesse:

- la volonté de ne plus souffrir, et dès lors la nécessité de prévoir le futur, ce en quoi la science devait le plus m'aider,

- la volonté de trouver l'amour qui se traduisit par un grand désir de reconnaissance et donc le choix d'une reconversion dans une carrière artistique,

- le dégoût du mensonge, dont j'ai souffert et dont j'ai pourtant tant usé, qui m'a entraîné dans une quête de certitude,

- la volonté d'embrasser un monde sans limite, sans doute issue de la difficulté d'accepter les limitations de nos incarnations terrestres.

Je comprends que si avant je déployais tant d'effort pour aller de l'avant, pour tenter vainement d'atteindre la perfection, ce n'était qu'une compensation de boulets que je traînais et qui tendaient à me faire tomber en arrière. Aujourd'hui, après de multiples prises de consciences des mystères intérieurs à chacun de nous, j'ai accepté ce qui EST. Lâcher prise fut alors tout naturel. J'ai lâché mes boulets qui me déséquilibraient et dès lors je n'ai plus besoin d'aller de l'avant. Je me retrouve non pas en équilibre, mais équilibré et stable. Et je suis là, à regarder le champs des possibles, à imaginer comme un enfant. La création est plus que jamais possible, avec quelques moyens financiers permis par la vie matérielle établie d'un quarantenaire.

Mais il me reste l'énergie de la réalisation à trouver, de la matérialisation de l'idée en une œuvre concrète. Trouver la passion pour un sujet et l'envie de l'offrir aux autres. Car aujourd'hui, quand je prévisualise l’œuvre sur mon écran mental, à quoi bon la réaliser ? Je sais déjà ce qu'elle sera... Et la production de celle-ci ne comblera plus rien en moi. Néanmoins, je serais très heureux de l'offrir à ce monde auquel j'ai tant pris.

Cette année, je me consacre à mes proches, je leur offre une nouvelle maison, à moi un nouvel atelier, aux autres juste cette photographie, le pardon.

Jacques HONVAULT, le 25 mai 2016