Manifeste 2009: La science
J’aime la science. Je l’aime depuis mon enfance. Ce monde que j’observe s’explique enfin grâce à elle. Cette science permet à l’homme dans sa soif de connaissance de percer les mystères de la nature. Cette science, nous la devons à d’illustres personnes qui, à un moment donné, ont su remettre en cause le conformisme de notre connaissance: Galilée, Newton, Einstein… L’esprit scientifique ne serait-il pas l’aboutissement de notre soif de comprendre ?
Cette science, qui nous différencie de toutes les espèces vivantes sur cette planète, me fait prendre conscience de la chance inouïe que j’ai d’être homme. La science est la force de notre civilisation. La science se décline dans les domaines de la physique, la chimie, le biologique, le social, l’économique… Les évolutions sont indéniables et portent vers le progrès notre civilisation qui bénéficie dès lors d’un plus grand confort, d’une plus grande espérance de vie.
C’est également avec cet esprit scientifique que j’ai abordé ma vie d’être sensible. Rapport humain, vie sociale, syndicalisme… Toujours ce rapport à la connaissance et à la compréhension qui aujourd’hui me permet de me sentir libre de corps et d’esprit. Je comprends la majorité du monde qui m’entoure et donc je peux l’accepter et m’affranchir intellectuellement de ses limites physiques. Mais ce monde soit disant moderne comportant un milliard d’affamés, cette France ayant 8 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté et notre Terre qui se réchauffe, me perturbent.
L’explication est peut-être là : aujourd’hui la science progresserait-elle moins vite que la perversité de certains de ces utilisateurs ? Jusqu’à aujourd’hui, les sciences ont souvent été employées à des desseins belliqueux. Jusqu’à aujourd’hui, les financiers utilisent les mathématiques pour gérer la bourse. Dénués de considération pour l’âme humaine, leur avidité plonge une nouvelle fois le monde dans le chaos… « Nous avons tous en nous un monstre qui sommeille » écrivait Victor Hugo. Certains laissant le monstre s’exprimer, la science en décuple les pouvoirs néfastes. Guerre, famine, tyrannie, asservissement s’ensuivent…
Toutes ces dérives sont le fait d’une poignée d’hommes qui n’ont que pour seul intérêt le pouvoir, qu’il soit économique, politique, militaire… Pour y accéder, ces hommes, à travers la maîtrise du savoir, nous enveloppent d’un nouvel univers se supplantant au monde réel : société de consommation, programmes audiovisuels décérébrés, segmentation des catégories sociales, standardisation des modes de pensée, révisionnisme… La notion de famille et donc de collectivité se dégrade au rythme où le téléviseur avec ses publicités prône l’affirmation individuelle par l’acte de consommation.
Pour s’en libérer, il me semble important de revenir à une attitude plus fondamentale. Le questionnement, issu de la curiosité, est la caractéristique fondamentale du scientifique. Se poser les questions « Comment cela fonctionne-t-il ? Est-ce vraiment cela qui règle notre monde ? N’y aurait-il pas une explication plus universelle à nos problèmes? ». Cette attitude m’a permis de découvrir des trésors de science cachés dans mon quotidien.
Je suis désormais habité d’une nouvelle obsession : si les mathématiques sont reconnues pour être les outils rois de la modélisation en science physiques, les sciences physiques ne pourraient-elles pas être l’une des plus belles métaphores pour appréhender l’homme dans ses caractéristiques, ses rêves et ses aspirations ?
Je vais donc essayer de partager avec vous mon goût du questionnement, de la remise en cause et du discernement. Ceci est le but de mon travail. D’autre part, quelques propositions de réponses aux questions sociales que je me pose sont avancées. Bien sûr elles n’engagent que moi. Mais en tant qu’artiste et surtout scientifique, je n’ai qu’une hâte : les confronter à vos théories et les enrichir de vos propres découvertes.
Jacques HONVAULT